dimanche 19 octobre 2008

Nicole | Chez Mademoiselle Marie Paule


NICOLE

Marie Paule était ma maitresse.




Elle faisait la classe aux deux cours moyen 1ere et seconde année.
Nous étions toutes réunies dans la même pièce .

Mademoiselle Marie Paule m'impressionnait !
En 1955, c'était le début de sa longue carrière dans l'enseignement.
Elle était gentille mais  je la trouvais très sévère.
Lorsque nous n'étions pas sages ou que nous n'avions pas apprises nos leçons,
elle nous punissait en nous expliquant que si elle sévissait
c'était tout simplement parce qu'elle nous aimait.
Je ne la croyais pas !

Parfois elle venait nous surveiller le temps d'une récréation .
Je la revois adossée à  l'unique arbre du  milieu de la cour.
Nous chuchotions toutes  en riant qu'elle était amoureuse.!


Les religieuses de l'école  faisaient parties de la congrégation de Saint Paul de Chartres.
Elles portaient toutes des cornettes blanches qui ressemblaient à des ailes de papillons
 prêtes à s'envoler au premier coup de vent  .
Aussi les jours de grand mistral ,
 les mains sur leurs têtes  elles traversaient  la cour d'un pas rapide
Nous en connaissions la raison!

Sœur Monique, la supérieure, venait vers nous d'un pas léger et dansant,
nous entraînant parfois dans une grande ronde
puis repartait aussi furtivement qu'elle était apparue,
vers d'autres occupations plus sérieuses.
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Sœur Lucie et Sœur Louis
s'occupaient toutes deux du jardin d'enfants
et  surtout remplissaient nos assiettes à la cantine.

Mme Battestini  la maîtresse du jardin d'enfants s'occupait des  plus petits .
Elle était toute de gris vêtue,
du même gris que la couleur de ses cheveux noués en un chignon
posé comme un champignon géant bas dans la nuque.
Nous pensions  qu'elle portait une perruque
car ses cheveux crantés ne bougeaient jamais,
même les jours de grand vent .

Mademoiselle Fleury était  la maîtresse du cours élémentaire
Elle avait une patience d'ange et un visage rassurant de grand mère.
C'était une ancienne élève de l'école dans des temps qui me semblaient  alors bien lointains



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En 2002,
elle a fêté ses 100 ans dans la maison de retraite des petites sœurs des pauvres de Mazargues
après toute  une vie  dévouée à l'enseignement et aux enfants.
En 2003, elle est "s'en est allée",
sauf dans nos cœurs,
 ou elle est restée !

En 1955 la fête de fin d'année se déroulait
" Aux Saints Anges " sur le chemin de Mazargues
l'établissement alors tenu par des Pères accueillait des orphelins.
J'ai le souvenir d'un parc immense et d'une ancienne bâtisse tout au fond.

J'étais très fière sur la scène du théâtre vêtue d'un kimono
et chantant toute seule devant une salle comble de parents attentifs et bienveillants
" je suis la petite Mousmée perchée sur ses hauts petits pieds "
tout en tenant bien serré contre mon cœur sans doute pour me donner du courage
 l' ombrelle chinoise que m'avait offerte ma grand mère.

A ce moment là,
Je ne me doutais pas encore qu'à la prochaine rentrée
je serais dans une autre école.
Il faudra que deux années passent avant de revenir jouer dans la cour de récréation
de la petite école de Sainte Anne.


Cette école qui est encore chère à mon cœur aujourd'hui
et si quelque bon génie passant par là, décidait de réaliser un de mes souhaits...
je lui murmurerai doucement dans le creux de l' oreille

" J'aimerai tant retrouver ne serait ce qu'un instant,
le parfum de la soupe chaude de la cantine,
entendre à nouveau le rire de mes amies dans la cour de récréation
et retrouver  la douce insouciance
de mes dix ans."

Nicole_









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