lundi 25 mai 2009

Nicole | La Penne et Kinou. Une histoire d'amour....

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NICOLE
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A l'arrivée des beaux jours,
mes grands parents partaient en vacances dans leur maison de campagne
à la Penne sur huveaune.

Cela se passait bien avant ma naissance !

Comme le petit Marcel dans les livres de Pagnol,
ils prenaient le tramway sur le boulevard Chave en direction d'Aubagne,
passaient devant les villages de la Pomme, Saint Marcel, la Barasse, la Millière
pour descendre enfin à l'arrêt de la Penne, les bras chargés de valises.

Le paysage que nous offre aujourd'hui cette petite commune entre Marseille et Aubagne
n'a plus rien à voir avec celui de mon enfance
et pourtant lorsque je fais un détour par là, tout me semble encore si familier.
Seuls demeurent intacts, la vieille église et le cimetière.
A leurs vues les images et les souvenirs reviennent
faisant renaître la petite fille d'antan tenant la main de sa grand mère...
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A la descente du tramway,  une longue marche  commençait sous le soleil de Juillet..
Tout le paysage me paraissait soudain gigantesque.
Rassurée, heureuse protégée d'un coté par Grand maman,
ma main blottie dans la sienne et de l'autre par Grand papa portant les valises.
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Tout d'abord il fallait longer l'église du village ,
puis le vieux cimetière dont les murs donnaient sur la route.
Ils  n'étaient  pas assez hauts pour cacher les croix des tombes en "pierre de Cassis."
 et à  leur vue
Surgissait alors dans mon petit esprit une grande interrogation!
"Dis Grand maman, c'est quoi ?"
"C'est le cimetière ma petite chérie !
l' endroit ou vont se reposer les gens lorsqu'ils sont bien vieux et bien fatigués..."
un temps de silence marquait la pause .
"Dis Grand maman est ce que tu as envie d 'aller te reposer là ?"
"Le plus tard possible , ma chérie " 
répondait elle alors d'un ton qui se voulait rassurant.
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En ce temps là , j'avais quatre ans.
Et c'est là,  sur le chemin qui montait vers la maison des vacances
que je compris  pour la première fois qu'ils se passaient des choses mystérieuses
dont les grandes personnes n'aimaient pas trop parler.
Grand maman changeait rapidement  de sujet et l'insouciance reprenait sitôt sa place.
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Passé le  mur du cimetière, nous apercevions alors  au détour du chemin la grande laiterie .
A sa vue,  je savais qu'il faudrait encore  faire une bonne petite marche avant d' arriver à la traverse Reine .
Puis qu' il faudrait emprunter le chemin caillouteux de la colline avant d'atteindre
la maison aux volets bleus.
et " le signal" du début des vacances.
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Pas d'eau au robinet, pas d'électricité, mais peu importait!
Plus de bruit de voitures, plus la chaleur étouffante de la ville les jours d'été,
seulement la colline aux multiples senteurs, 
le chant des cigales,
la lampe à huile posée sur la table le soir venu
et l'eau fraîche du puits.

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Mes pensées s'attardent encore avec nostalgie sur cette petite maison qui a marquée de façon indélébile une partie de mon enfance.
Comme si elle avait tissée des liens entre cette époque qui  aujourd'hui me parait révolue
                et  pourtant encore   si proche ._ ________________________________________________
Avant ma naissance, c'était déjà le lieu des rendez vous familiaux.
Grandes fêtes, communions, anniversaires, fiançailles ,
tout se passait à la Penne.
Point d'ancrage de cousins, cousines, oncles et tantes,
témoins de l'enfance et de la jeunesse de mon père et de ma tante.
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Tous les ans, mon grand papa  féru de cinéma descendait le projecteur pathe baby de la "soupente" de la cuisine  pour nous faire revivre ces évènements joyeux  sur l'écran blanc.
Souvenirs fixés à tout jamais sur une  pellicule.
Images sans paroles, en couleur sépia ,
que grand papa aimait accompagner au piano
pour le plus grand plaisir de tous.
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Cette maison mon père l'aimait!
Même à la fin de sa vie, à sa seule évocation surgissait ,
dans ses yeux   une petite étincelle
comme si tout à coup le petit garçon qu'il avait été
revenait là, pour me raconter.
Les images magiques se déroulaient alors sur l'écran  de mon imagination
comme au cinéma lorsque les lumières s'éteignent.
 Son enfance, ses parents, son adolescence ,
il me les racontait inlassablement  comme s'il venait de   les  redécouvrir lui même.

Cette maison d'enfance je l'avais faite mienne,
comme si dans ses vieux murs de pierre
je ressentais encore la joie de tous ces rires que je n'avais pas connus.
Maintenant, c'était à  mon tour!
avec bienveillance  elle m'invitait à sa table.
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Temps lointain  ou  une  petite fille insouciante
courait  dans la colline en criant
"Pierre, Pierre je suis là !"



"Pierre, Pierre"
était le fils cadet d'une famille du village de la Penne  et sûrement en ce temps là
mon premier compagnon de jeux.
Sa maison se trouvait au début de la traverse Reine.
Des volets bleus du premier étage ,
on pouvait l'apercevoir au travers des grands pins.
Ses parents y vivaient toute l'année.
Mais lorsque approchait le temps des vacances,
Pierre savait que j'allais arriver.




Le chien que j'aimais s'appelait "Kinou ".
 J'ai toujours pensé qu'il était mien.

Tata et Loulou étaient ses maitres 
des Amis proches de mes parents. 
.




En âge de "chien"
nous étions jumeaux !
mais ce que je ne savais pas encore,
c'est qu'il allait devenir  bien vite  plus grand que moi
et que le temps passant,
nous serions  bientôt inséparables.
Comment décrire l'attachement de ce chien envers cette petite fille,
à qui il laissait des prérogatives interdites aux grandes personnes,
qui pouvait lui mettre la main dans la gueule sans qu'il ne  la referme de peur de la blesser
et qu'il excusait de ses bêtises en grognant après ceux qui la grondait.
Bien sur à cette époque je n'en avais pas  vraiment conscience , 
tout cela m'a été rapporté.


Puis vint l'heure de la séparation lors de  notre départ pour Sète
ou nous allions désormais résider pendant 4 années
avant notre retour à Marseille.
La perte de ce petit compagnon ajoutée au chagrin de l'éloignement 
avec  mes grands parents fut difficile.




Mais je vais dire un secret.
Les chiens n'oublient jamais, leur attachement est sans faille.
Seul compte la joie de l'instant et celui des retrouvailles.

Malgré l'éloignement ,
 à quatre ans  je savais   déjà
 que je resterais son amie pour toute la vie.




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Des années bien  plus tard,
j'avais alors 12 ans 
un autre" Kinou " trouvé  par mon père parti à la chasse
 dans les collines de Beaumont de Pertuis viendra trouver refuge chez nous.

Sans doute pour faire revivre le premier !



Mais ceci est  encore  une autre histoire .


Nicole





2 commentaires:

Anonyme a dit…

Trés émouvant ton récit. Comment ne pas penser à Pagnol et imaginer que ses souvenirs ne sont que des chapitres ajoutés au tien. Vous avez peut-être joué ensemble sans le savoir...
Je t'envie cette famille heureuse, enracinée dans cette maison dont les murs résonnent des rires de plusieurs générations d'enfant. Moi qui eut une famille dispersée aux quatre coins de la France, je me dit que j'ai raté quelque chose d'important.
Mais comme j'adopte les souvenirs qui me touchent, j'adopte celui-là comme beaucoup de ceux qui figurent sur ce blog où j'ai plaisir à venir musarder dans vos enfances.
Thérésa

Anonyme a dit…

C'est encore mieux que du Pagnol, parce que c'est une petite fille de mon âge et que j'aurai aimé partager avec elle ce voyage, ses aventures, être sa compagne de jeux au sein de cette famille qui respire la joie d'être ensemble.