Un Miroir s'est brisé!
"Dans ses débris éparpillés
un morceau de mon coeur est resté accroché.
Mes rêves sont perdus et mes pensées volages,
n'ayant plus à penser, ont quitté mon visage. "
Mireille était ma petite soeur de coeur.
Nous avons grandies ensemble.
De 1955 jusqu'en 1965,
nous avons tout d'abord partagés nos jeux
puis un peu plus tard tous nos rêves et secrets d'adolescentes.
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Elle habitait sur le même palier, sa porte d'entrée touchait la mienne
et c'est avec une joie ineffable
que nous passions allégrement d'une maison à l'autre.
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_Je venais d'entrer en sixième lorsque j'aperçus Lucile pour la première fois.
Elle arrivait d'un ailleurs qui me semblait très loin,
son père était militaire.
son père était militaire.
Elle ne connaissait pas du tout Marseille
et semblait tellement perdue dans cette école
que j'ai eu envie de l'adopter tout de suite.
Lucile devint ma seconde amie.
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Elle habitait le quartier de Mazargues,
dans un immeuble situé face aux bureaux de mon père.
Cette proximité me permettait de passer de longues après- midi en sa compagnie.
En 1959, Mazargues ressemblait encore à un village,
En 1959, Mazargues ressemblait encore à un village,
nous pouvions courir dans les prés, faire des cabanes dans les buissons,
inventer des voyages extraordinaires,
inventer des voyages extraordinaires,
ou simplement nous allonger dans l'herbe
en nous racontant à voix basse nos petits secrets.
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Que dire de ces années collège !
des fous rires en classe,
de nos visages hilares cachés derrière les pupitres relevés pour ne pas nous faire gronder.
de nos visages hilares cachés derrière les pupitres relevés pour ne pas nous faire gronder.
De ces longues conversations le temps de la récréation
ou nous rêvions notre vie,
de ces Camps d'été organisés par les religieuses
et qui paraissaient nous apporter
un semblant de liberté...
Pourrais-je encore aujourd'hui faire le portrait de Lucile...
ou nous rêvions notre vie,
de ces Camps d'été organisés par les religieuses
et qui paraissaient nous apporter
un semblant de liberté...
Pourrais-je encore aujourd'hui faire le portrait de Lucile...
Hélas, la seule photo d'elle que je possédais,
je l'ai égarée ...
Mais dans ma mémoire et dans mon coeur,
elle reste intacte,
comme si le temps n'avait jamais voulu oeuvrer sur son visage.
Ma Lucile aux longues nattes blondes
d'où s'échappaient quelques mèches indisciplinées
et aux yeux qui me laissaient entrevoir des océans de ciel bleu.
Mais dans ma mémoire et dans mon coeur,
elle reste intacte,
comme si le temps n'avait jamais voulu oeuvrer sur son visage.
Ma Lucile aux longues nattes blondes
d'où s'échappaient quelques mèches indisciplinées
et aux yeux qui me laissaient entrevoir des océans de ciel bleu.
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"Un morceau de mon coeur reste seul désormais.
A ces pauvres débris,tristement accroché.
Un morceau de mon coeur qui riait de tes rires
et qui parfois pleurait, quand tes yeux semblaient dire..."
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Hier, au fond d'un tiroir,
dans un vieux cahier de dessin jauni par le temps
j'ai retrouvé quelques croquis que j'avais fais au temps de l'école Sainte Anne
et parmi eux...soudain
telle une évidence
telle une évidence
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je vis apparaître Lucile !
Lucile que j'ai perdue.
La première fois , à la fin de nos études
lorsque nos vies de jeunes femmes nous ont séparées.
La seconde, lorsqu'un soir,
lassée d'une vie qui ne correspondait plus à ses rêves
ma Lucile aux yeux d'azur
s'est endormie pour ne plus jamais vouloir se réveiller.
s'est endormie pour ne plus jamais vouloir se réveiller.
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"Un morceau de mon coeur et un miroir brisé!
C'est tout ce que de toi
il me reste à aimer ..."
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Nicole
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La vie range souvent les souvenirs dans des petits tiroirs ,
on ne sait pas vraiment pourquoi !
Puis un jour, un évènement, une parole, une image
fait en sorte que le tiroir s'ouvre à nouveau.
Je n'avais jamais oublié Lucile!
Je l'avais seulement rangée...
Jusqu'à ce jour, ou, il y a maintenant, une quinzaine d'années
parmi mes patientes à l'hôpital, j'ai reconnue sa maman
.Elle était si contente de me voir !
C'est à ce moment là que j'ai appris la terrible nouvelle..Elle était si contente de me voir !
Lucile avait décidé un soir de rejoindre ses rêves.
Les jours qui suivirent, nos souvenirs mélés
firent revenir notre Lucile.
_
Les jours qui suivirent, nos souvenirs mélés
firent revenir notre Lucile.
_
Même si la douleur restera à tout jamais profonde et indélébile,
Lucile était à nouveau parmi nous,
rieuse et insouciante,
Lucile était à nouveau parmi nous,
rieuse et insouciante,
telle la petite fille et l'adolescente que j'avais connue,
le coeur encore chargé d'espoir, d'amour
et de projets d'avenir...
et de projets d'avenir...
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Ce soir j'ai jeté la clé.
Jamais plus!
Jamais plus!
je ne refermerai ce tiroir...
à Lucile mon amie d'enfance
Poème à mon amie
Un photogramme, une image restée au fond de mes yeux
3 commentaires:
Comme toujours très touchée par tous ces souvenirs....
Jolie Lucille avec ses longues nattes!!!!
Combien sont passé dans notre coeur pour repartir loin....Si loin parfois comme Lucile, pour ne plus revenir!!!!
Bravo à toutes , bravo Nicole pour ce plaisir de te lire et pour cette émotion.
Amicalement
Josette HABERT (Cmoi)
tes mo^ts sont tellement justes, sincères, honnêtes, sans voyeurisme,
je ne me lasse pas.
Merci pour mon amie Lucile ...qui restera présente tant que nous continuerons à parler d'elle.
Je suis très touchée!
Amicalement
Nicole
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