mercredi 27 mai 2009

Anne | Que reste t'il de tout cela...?

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Notre école était Paroissiale,
et elle n'était séparée de son Église
que par une portion de trottoir
d'à peine quatre ou cinq maisons.
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A l'image de ce voisinage,
la religion était partie prenante de notre vie.
C'était là, présent dans l'air que nous respirions.
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L'affection que nous portaient les Soeurs
qui veillait sur nous,
L'Abbé Pirot que je trouvais très drôle,
cela nous parlaient plus que de long discours.

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Les aller-retours entre l'école et l'église
faisaient partie de notre quotidien.
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Et pour cette récréation supplémentaire
nous sortions en rang joyeux,
profitant du cours trajet comme d'une promenade.
Nous arrivions très vite sur la petite place,
que nous avions intégrée dans notre territoire.
Nous y étions chez nous
et c'était un espace où se côtoyaient nos deux vies.
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La statue du Monument aux Morts .
La vitrine de la mercerie.
L'épicier qui installait son étal.
Les personnes que nous croisions
en les saluant poliment,
et qui nous répondaient d'un sourire.
Les grands arbres dont les silhouettes
variaient au fil des saisons...
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Chaque année, en Mai
c'était Le Mois de Marie.
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Sur l'autel un magnifique Reposoir
débordait de bouquets de fleurs blanches.
L'Église, ses portes ouvertes à deux battants
embaumait jusque sur la Place.
Tous les jours, nous quittions l'école plus tôt,
pour aller accomplir nos dévotions.
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Sans doute s'y mêlait-il une joie toute païenne.
.Nous adorions cette période de l'année
qui précédait de peu les vacances.
L'air était doux, les platanes couverts de feuilles.
Nos vêtements, plus légers.
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Nous avions chaussés nos sandalettes
et nos orteils enfin libres, remuaient à l'aise.
Nos cheveux étaient chahutés par un léger mistral,
qui nous fournissait une excuse,
quand nous défaisions tresses ou chignons.
C'est le vent répondions nous avec aplomb !
Ce mensonge là, il ne nous serait même pas
venu à l'idée de le confesser.
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Etait-ce notre faute à nous
si le printemps bouleversait notre corps
et lui donnait envie de prendre son envol... ?
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Les fleurs qu'on retrouve dans un livre
dont le parfum vous enivre
se sont envolées pourquoi ?
Que reste t'il de ces beaux jours ?
Une photo, vieille photo
de ma jeunesse.
Un p'tit village, un vieux clocher
et dans un nuage
le cher visage de mon passé...

 

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce texte m'a échappé hier. Il faut dire que il y a de quoi rester des heures. Et puis c'est comme au musée, au bout de 10 tableaux on ne voit plus rien. Je vais prendre mon temps, choisir tantôt une de vos promenade tantôt l'autre. Chaque histoire doit se "digérer".
C'est un endroit ou venir passer des vacances. Quitter le train train quotidien, la vie bruyante, les soucis. Je saurai où me réfugier les jours de découragement.
Enfin je voulais dire que lisant le titre, je m'étais mises à fredonner la chanson de Charles Trenet. Et que je trouve que vous avez très bien expliqué le lien entre la religion et notre vie, quand elle était comprise dans un climat qui n'était pas l'endoctrinement des cours de cathéchismes de la communale.
Nous avons eu beaucoup de chances, les élèves de ces petites écoles tenues par des soeurs dont nous étions les enfants.
Héléna

sur les traces de notre enfance a dit…

C'est étrange parce que je n'ai vraiment écrit ce texte qu'il y a quelques jours. En relisant j'ai eu l'impression de l'avoir commencé et laissé en plan après l'arrivée sur la place. Et ce n'était pas ce que je voulais transmettre, ce mélange de rites liés à la place qu'occupait la religion dans notre vie d'écolière et cette senssation d'école buissonnière qui l'accompagnait et qui trouvait son apogée pendant le mois de Marie.
Avez-vous ressenti ce trouble lors de la venue du printemps ?
A bientôt Hélèna
Amicalement
Anne

PS Malgré tout, si j'étais contente du texte, il m'aurait fallu modifier la place des photos, mais ça c'est notre cauchemard à toutes les deux.
Le texte devient fou, les interlignes font des écarts de 5cm et il faut passer des heures à remettre tout en ordre.

MESSAGE PERSONNEL DE DEUX NULLES EN INFORMATIQUE. TOUTE AIDE A CE SUJET SERAIT LA BIENVENUE !

JFA a dit…

Bonjour Anne, des fois la vie est telle qu'il arrive que dès même notre plus tendre enfance nous savons dire à l'avance ce que sera sa suite sans surprise. C'est quand cela se réalise que l'on réalise alors que la vie est bien plus compliquée que ce qu'on aurait pu lui prévoir. Sa substance commence à nous échapper alors, alors même que l'on ne fait que commencer à en poser les premières suppositions. Ce qu'elle est est bien plus compliqué que cela. L'exploration que l'on en fait n'est que superficielle. Jamais l'on ne sait en faire sa description. Cependant, elle est telle que ce que chacun de nous en visite et arrive à en restituer mérite le détour. Des fois, il arrive que des détours soient plus long que d'autres...

Bien à vous, au plaisir de vous lire.
Cordialement.
JFA